Béthune: Les agents municipaux devront-ils bientôt pointer?

Outre le débat d’orientation budgétaire, ce devait être l’un des points importants, si ce n’est « chaud » du conseil municipal de mardi soir. Et pourtant, quasiment aucun commentaire sur le rapport rendu par la chambre régionale des comptes qui abordait notamment la question des agents municipaux…

Jacques Mellick a eu beau demander par deux fois le report des débats à une séance ultérieure, la majorité a été inflexible. Pierre-Emmanuel Gibson l’a expliqué à l’ancien ministre : «  On n’a pas droit de reporter cette délibération : elle doit avoir lieu lors du conseil qui suit la présentation de ce document. C’est la loi.  »

Pas de commentaires, donc, sur le fond de ce rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) qui concerne pourtant l’un des enjeux brûlant du mandat : les agents communaux. La CRC pointe (notre édition du mardi 20 février) un non-respect de la durée légale du temps de travail. Au lieu des 35 h par semaine, les agents ne travailleraient que 33,5 h. 33 000 h ne seraient pas effectuées par an, soit l’équivalent de 21,4 postes à temps plein, soit 677 000 € par an.

Des mesures votées d’ici un an

«  C’est un rappel au droit, explique le premier adjoint. La CRC nous dit que sur le pointage du temps de travail, le maire est tenu de prendre des mesures. Dans un an, nous devrons voter un document qui prendra point par point le plan d’action.  » Voilà pour la première anomalie relevée par la CRC, dont la solution pourrait être l’utilisation de badges numériques.

Le second point concerne les protocoles RTT. Les agents bénéficient aujourd’hui de 10 jours non travaillés par an. Une spécificité 100 % béthunoise. «  Les agents sont aux 35 h mais leur ratio horaire est plombé par ces jours, qui ne sont pas légaux.  » Ici, la solution pourrait être une annualisation du temps de travail qui introduirait également de la flexibilité.

La Voix du Nord

« Les agents n’y sont pour rien, ce ne sont pas des feignants »

La question est ouverte, et devrait accoucher de plusieurs projets qui pourraient être portés, par voie référendaire à vote secret, devant les agents. Ces derniers auraient le choix. En attendant, «  les agents souffrent de cette situation, assure Pierre-Emmanuel Gibson. Ils n’y sont pour rien. Ce ne sont pas des feignants.  »

Union sacrée autour du théâtre

Si aucun commentaire n’a été formulé par l’opposition sur la question du personnel communal, l’avis de la CRC sur l’exploitation du théâtre municipal a été unanimement décrié. La chambre évoque l’idée de faire passer le lieu, et sa programmation, sous le giron intercommunal, pointant par ailleurs l’absence d’un projet culturel et artistique formalisé. «  Il n’y a jamais eu autant de spectateurs, a relevé Maryse Bertoux, adjointe à la culture. Le travail qui y est fait est bien fait.  » «  Le théâtre est un atout de rayonnement de la ville, indiquait le premier adjoint. On ne va rien changer.  »