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Il y a deux mois, le conseil économique social et environnemental publiait un très intéressant rapport intitulé « budgets publics (états et collectivités locales) : contribuables et citoyens ». Il se prononce en faveur d’une très profonde modification du système fiscal et préconise la refondation d’un « pacte fiscal citoyen », établi sur des consensus retrouvés et adoptés selon des procédures innovantes et pérennes. Bien évidemment la lecture d’un tel rapport n’est pas chose aisée pour tout un chacun. Mais on peut retenir que rares sont les institutions qui contribuent réellement à une réflexion sereine sur le système fiscal.
Sans entrer dans des considérations techniques et expertes, il convient de noter qu’il existe malheureusement de nombreuses ambiguïtés dans le système fiscal actuel. L’une des pommes de discorde entre l’Etat et les collectivités locales touche à l’autonomie fiscale locale. Le remplacement (et non la suppression comme bien souvent énoncé à tort) de la TP par la CET amplifie ce malaise.
Alors que les élus béthunois et d’Artois Comm. sont quasi unanimement d’accord sur les conséquences présumées de cette réforme, ils sont curieusement hostiles, à travers leur représentation au SMT, à un débat sur le tramway, tant pour le financement de son investissement que de son exploitation future. Le problème de fond est pourtant identique : des recettes en inadéquation avec la nature et l’évolution des dépenses. Confrontés à un problème similaire, on a donc des élus béthunois et d’Artois Comm à deux vitesses, ou plutôt à voile et à vapeur : Remontés comme des coucous contre l’Etat et curieusement asservis vis-à-vis du SMT ! Qu’ils arrêtent donc de jouer les vierges effarouchées en faisant semblant de s’étonner et de s’inquiéter des scores du Front National. Ce sont avant tout leurs propres décisions qui favorisent l’émergence de ce courant extrémiste. Comment ne pas penser à propos du tramway que des intérêts personnels soient supérieurs à l’intérêt général ?
Et que l’on ne vienne pas me parler de « projet structurant », « d’enjeux de territoires », « de développement durable » …en guise de réponse. Ce serait le témoignage accablant d’une ineptie supplémentaire. Pourquoi ignorer et dédaigner les souhaits des citoyens qui sont au cœur même de ces problématiques ? Un référendum ou consultation populaire pour être plus juste n’est-il pas le meilleur moyen de connaître leurs souhaits ? Les citoyens ne sont-ils d’ailleurs pas la raison même d’exister des élus ? A les méjuger de la sorte, ces derniers prennent le risque majeur d’être discrédités à jamais. Mais certains ont sans doute intégré à leur démarche cette phrase de Talleyrand « La politique, ce n’est qu’une certaine façon d’agiter le peuple avant de s’en servir ».
Qu’ils n’oublient toutefois pas Françoise Giroud « les révoltes qui se manifestent par les armes, on peut les mater. Celles qui naissent et se propagent par l’esprit sont insaisissables », ou Plutarque « le commencement de bien vivre, c’est de bien écouter ». Ceux qui ont connu des revers électoraux majeurs doivent le savoir à l’évidence.
Hervé Abouadaou
