Qui dit congrès programmatique national du MoDem, dit programme. Depuis vendredi soir, les militants venus de France entière affluent à Artois Expo, le centre de congrès arrageois. Deux mille
sont attendus tout le week-end.
Alors que l'avant-projet du MoDem (le premier remodelé depuis la création du mouvement, en 2007), tenant sur une trentaine de pages, venait de sortir, François Bayrou reposait quelques jalons.
Pour le Béarnais, le document qui sortira des débats arrageois, demain dimanche, sera « une réponse aux Français » : « Un grand nombre de Français partagent les réserves à
l'égard du pouvoir actuel. Ils ont une question : qu'est-ce que vous nous proposez à la place ? »
Les Français sont ciblés, ses alliés politiques potentiels aussi. François Bayrou n'a eu de cesse de vanter les mérites d'un « arc central », visant à préparer l'alternance, « le
moment venu ». Certain que le pouvoir en place ne peut être bousculé par des forces isolées. Qui, comment, quand ? Aucune réponse précise n'a été apportée par le chef de file du MoDem.
Jean-François Kahn, créateur d'un club de réflexion, sent pourtant que l'idée relève du possible : « Au fond, on l'a oublié mais en 1943-1944, le comité
national de la résistance a élaboré un projet de société neuve, le libéralisme social. Ce projet, c'était des Gaullistes, des socio-démocrates, des communistes. Ils l'ont fait ensemble. Il a
permis à la France de se libérer et d'inventer. »
« Projet humaniste »
Reste donc, pour l'instant, sans autre acteur politique ayant ouvertement pris la main tendue de François Bayrou, un « projet humaniste » en discussion à Arras, amendé par cent
trente-deux propositions, débattues toute la journée de samedi, avant de se pencher sur les élections régionales, probable futur test grandeur nature en matière d'alliances. « Ce programme
sera le socle de nos projets régionaux » espère Frédéric Leturque, élu arrageois, conseiller régional sortant et candidat dans le Pas-de-Calais.
« Nous avons choisi d'être des régionalistes. Nous sommes anti-Jacobins. La concentration des pouvoirs est une erreur », estime François Bayrou, qui a rendu public un premier
engagement : « Quand vous parlez avec les gens, ils ne connaissent pas leurs conseillers régionaux. Nos conseillers régionaux, quand ils seront élus, devront dialoguer de manière ouverte
avec les électeurs. Les élus sont faits pour les électeurs, pas pour les partis. »
Reste à savoir si les discussions de partis rassureront au plus tôt les électeurs.
commentaire :
* Bravo Jean François Kahn de remettre au goût du jour cette belle idée du comité national de la résistance .On peut s'en inspirer à Béthune : créér un comité
municipal de la résistance !
* Que François Bayrou explique aux élus "Modem " de Béthune qu'ils ne sont pas faits pour les partis mais pour les électeurs ....il lui en faudra de la
persuasion!!!
* Quant à savoir si les électeurs sont rassurés par les discussions des partis politiques , c'est une autre histoire !!!!